Hit the road

Hit The Road propose une version originale du genre road movie

Le premier film de Panah Panahi montre l’éclat du cinéma indépendant iranien

Hit the Road est le premier long métrage de Panah Panahi. Il est le fils du vénéré réalisateur iranien Jafar Panah, cruellement emprisonné par le régime de Téhéran le mois dernier.

Le film retrace le voyage d’une famille de quatre personnes et de leur chien gravement malade alors qu’ils dérivent vers le départ déchirant de l’aîné de deux fils (Amin Simiar). En raison de circonstances qui restent floues tout au long du film, le grand frère anonyme est contraint de quitter l’Iran.

Nous, le public du film, sommes largement dans le noir, tout comme le fils cadet, qui est protégé des réalités troublantes par sa mère aimante (Pantea Panahiha) et son père grincheux mais attachant (Hassan Madjooni).

Les quatre performances centrales du film sont superbes. Cependant, Rayan Sarlack (Little Brother), six ans, vole pratiquement la vedette. Menace charismatique, il fait le pitre avec une curiosité effrénée à la fois charmante et hilarante.

Le film de Panahi est profondément humaniste et empreint de subtiles connotations politiques. Il a un grand sens de la perspective qui garantit que nous ressentons le rythme cardiaque du voyage physique et émotionnel de cette famille résiliente.

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Dans un moment particulièrement glorieux, la caméra monte du sol la nuit. La scène terrestre se transforme progressivement jusqu’à devenir la belle image du père allongé et de son petit garçon planant gracieusement parmi les étoiles.

Cette scène mémorable et imaginative est l’une des nombreuses dans lesquelles Panahi change de vitesse. Il crée un départ réfléchi de la farce et de la tension qui caractérisent le road trip de la famille.

Le film de Panahi nous rappelle que la joie et la peine sont les deux faces d’une même médaille. Une histoire d’amour et de perte extrêmement drôle et profondément émouvante, Hit the Road est un rappel trop opportun de l’éclat et de la bravoure du cinéma indépendant iranien. Un début vraiment remarquable, c’est un road trip qui en vaut la peine.

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