Two women on a protest against homophobic laws in Uganda, two women in the foreground holding signs saying I

Les lois coloniales britanniques ont jeté les bases de la législation homophobe de l’Ouganda

Le gouvernement ougandais a imposé une loi vicieuse homophobe. Ceci est la déclaration de notre organisation sœur, la Socialist Workers’ League au Nigeria, en réponse aux attaques

  1. La Socialist Workers League condamne catégoriquement la signature de la loi ougandaise de 2023 contre l’homosexualité. Cela reflète la violation croissante des droits des minorités sexuelles et de genre en Afrique.
  2. La loi marque le point culminant d’une série de lois que le gouvernement ougandais a mises en place pour criminaliser les relations homosexuelles au cours des dix dernières années. Et à chaque étape, la persécution légalisée des personnes LGBTQ devient plus dure. La loi anti-homosexualité de 2014 du pays interdit les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Dans son projet initial de projet de loi, il comportait des clauses qui prescrivaient la peine de mort. Le gouvernement ougandais a abandonné ces clauses à la suite d’un tollé mondial. La Cour constitutionnelle du pays a par la suite annulé la loi au motif technique qu’elle avait été adoptée sans quorum parlementaire.
  3. La loi de 2023 restreint gravement les droits et libertés des personnes LGBTQ, prescrit la réclusion à perpétuité pour les relations sexuelles entre personnes de même sexe et réintroduit la peine de mort dans la législation homophobe, ostensiblement pour « homosexualité aggravée ». Ce sont des mesures inacceptables pour nous en tant que socialistes et doivent l’être pour quiconque, groupe ou mouvement véritablement engagé dans la lutte pour la liberté et le progrès social. Nous devons prendre clairement position contre cette législation fasciste et exiger son abrogation.
  4. Nous craignons que, ‌malheureusement, de nombreux groupes de gauche semblent apporter un soutien tacite à la vague d’homophobie sur le continent. Cela se reflète dans le grand silence des syndicats et des partis socialistes sur la loi ougandaise contre l’homosexualité. Nous saluons les quelques groupes radicaux et révolutionnaires qui se sont prononcés avec audace contre cette loi, même lorsqu’il s’agissait d’un projet de loi, ainsi que des mesures similaires prises dans des pays comme le Kenya et le Ghana pour faire passer des révisions législatives anti-gay encore plus draconiennes.
  5. L’affirmation selon laquelle une législation homophobe est de quelque manière que ce soit anti-impérialiste est totalement fausse. L’Ouganda, le Ghana, le Nigéria et une grande partie de l’Afrique ont vu les premières lois anti-LGBTQ introduites par les gouvernements coloniaux du XIXe siècle. En outre, les évangéliques occidentaux ont financé et encouragé l’homophobie en Afrique au cours de la dernière décennie.
  6. Ce n’est pas par hasard que les gouvernements et les politiciens se bousculent pour adopter des lois anti-LGBTQ dans la période actuelle, comme dans le sillage de la crise financière mondiale. Ils les utilisent comme des détournements populaires de leurs échecs et de l’échec du système qu’ils représentent pour faire face aux crises sociales et économiques de l’heure.
  7. Les gouvernements occidentaux qui s’époumonent pour défendre les droits LGBTQ ne sont pas moins hypocrites. Ils présentent leur position basée sur le respect de la démocratie et de certaines valeurs occidentales soi-disant libérales. Mais les lois de la période coloniale ont jeté les bases de lois homophobes dans les ex-colonies britanniques. Et l’homosexualité était illégale dans la plupart des pays européens et nord-américains jusqu’au milieu du XXe siècle. La classe dirigeante n’a accordé avec bienveillance les droits LGBTQ nulle part. Les socialistes et militants LGBTQ et non LGBTQ se sont battus ensemble pour obtenir ces droits humains fondamentaux d’aimer librement.
  8. L’histoire appelle à nouveau les forces radicales et révolutionnaires, cette fois en Afrique. Nous devons nous unir et lutter contre la loi ougandaise anti-homosexualité de 2023 et toutes les autres lois anti-LGBTQ à travers le pays. Nous devons nous unir et lutter contre l’homophobie et le sectarisme dans nos rangs et dans la société en général. Nous devons oser lutter pour la pleine réalisation des droits des minorités sexuelles et de genre pour que la lutte pour gagner la démocratie des travailleurs ait un sens. Une blessure à l’un est une blessure à tous.

Frances Akinjole, présidente nationale et Mobolaji Otuyelu, secrétaire national

A lire également