L’Afrique rouge : un argument puissant en faveur du marxisme
Fortement argumenté, l’Afrique rouge explore une histoire radicale

Ce livre est un volume mince mais extrêmement ambitieux. Son objectif est de montrer que marxisme et radicalisme noir ne sont pas incompatibles.
Okoth jette le gant. Il plaide en faveur d’une politique révolutionnaire inspirée des luttes marxistes anticoloniales en Afrique – l’Afrique rouge du titre.
Okoth affirme que les débats contemporains ont perdu de vue les idées qui ont inspiré les mouvements de libération du XXe siècle. Il plonge profondément dans l’histoire politique des Noirs, critiquant « l’afro-pessimisme » qui croit que rien ne peut changer.
Sa défense énergique du principal théoricien et activiste anticolonial Franz Fanon face aux interprétations erronées des universitaires est puissamment menée. Okoth s’insurge contre l’idée selon laquelle le marxisme est eurocentrique, met en avant le travail des activistes noirs et repositionne la théorie comme une force puissante.
Pour Okoth, l’histoire du présent doit être replacée dans son contexte historique. Il appelle à un retour de la solidarité anti-impérialiste, à partir des vestiges de la deuxième génération de mouvements de libération nationale d'Afrique rouge.
Okoth critique « le retrait du radicalisme noir » dans les universités américaines, qui a conduit à la montée d’une nouvelle version d’un « afro-pessimisme » désespéré. Et il repart avec un défi d’adieu : « C’est à nous de construire un communisme pour notre époque à partir des ruines de l’Afrique rouge. »
Okoth insiste sur le fait que nous avons l’obligation de réinvestir dans la solidarité anti-impérialiste que nous a donnée l’Afrique rouge.