French undocumented workers strike. 30 black workers, many with fists in the air, with red CGT union banner

Grève des travailleurs sans papiers français pour leurs droits au travail et leurs droits politiques

Les travailleurs dénoncent les employeurs qui tentent de se soustraire à leurs responsabilités

Près de 1 000 travailleurs français sans papiers ont fait grève mardi dans la région parisienne, dont certains parmi ceux qui construisent les sites des Jeux Olympiques. Ils réclament des droits sur le lieu de travail, un statut de citoyenneté à part entière et la suppression d’une nouvelle loi anti-migrants promue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Il s’agit du plus grand mouvement de grève spécifiquement organisé par les immigrés sans papiers depuis 2009. Les grévistes ont organisé des piquets de grève sur 35 sites.

Ils protestent contre ce qu’ils appellent le « double jeu » de l’État et du patronat. Ils comptent sur ces travailleurs pour leurs projets de construction et leurs profits. Mais ils refusent de les traiter comme des êtres humains à part entière et les utilisent également comme boucs émissaires pour tous les problèmes de la société.

Bertrand, l’un des grévistes, a déclaré à Socialist Worker : « Nous sommes habitués mais nous n’avons pas nos droits. Nous en avons assez, pourquoi devons-nous toujours être de deuxième classe, pourquoi notre droit de rester dépend-il du patron ? C’est très bien de se soutenir mutuellement et tous les travailleurs devraient se saisir de cette question.»

Il a déclaré que les syndicats étaient « moitié-moitié » pour soulever des questions politiques, mais que la loi Darmanin ne pouvait pas être soustraite à la question des droits au travail.

Sur le site de la Chapelle, dirigé par des groupes comme Vinci, Bouygues et Eiffage, la grève a rapidement ébranlé les patrons et ils ont commencé à négocier.

Grève française : des travailleurs migrants avec une banderole faite maison

Dans une déclarationles travailleurs et groupes antiracistes Celui qui a soutenu le débrayage a déclaré : « Aujourd’hui, les immigrés arrêtent les Jeux olympiques et le Grand Paris. Nous n’avons pas les bons journaux mais nous avons des droits, et en premier lieu le droit des travailleurs de faire grève et de se syndiquer.

« Les ouvriers du bâtiment, pour la plupart immigrés et souvent ‘sans-papiers’, dénoncent tous leurs patrons, et ils sont nombreux ! »

Les grévistes dénoncent le système de sous-traitance qui « permet aux grandes entreprises qui commandent sur les chantiers de se laver les mains tout en profitant allègrement de notre travail. Nous sommes éclatés, employés par des agences d’intérim, des sous-traitants, des filiales, autant de patrons de l’Hydra qui permet aux patrons de nous exploiter.»

Les travailleurs ont ciblé les grandes entreprises qu’ils considèrent comme les principaux coupables comme « Vinci, Bouygues, Eiffage » et derrière eux « le Comité international olympique, la ville de Paris, la région et l’État français. Nous sommes en grève contre eux tous parce qu’il est temps de payer.»

Les grévistes estiment que la loi Darmanin, présentée au Sénat le 6 novembre, « s’inscrit dans une lignée de lois restreignant de plus en plus l’accès au titre de séjour. La France nous tend un piège. Il nous offre un « papier de travail » qui est en réalité au service des patrons pour qu’ils puissent nous exploiter légalement.

« C’est un retour en arrière qui piétine les droits acquis par nos aînés depuis les années 1970. »

UN déclaration des travailleurs Une section de la centrale syndicale CGT a déclaré : « Pour la grande majorité d’entre nous, nous travaillons sous le statut d’intérimaires. Nous refusons de continuer à être surexploités.

« Parce que nous sommes des travailleurs sans papiers. nous sommes confrontés à de multiples discriminations. Nos conditions de travail sont systématiquement dégradées et les contrats les plus précaires nous sont imposés.

« Nous sommes des travailleurs en France mais nous sommes exclus des conventions collectives et des droits sociaux. Nous faisons partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays. Nous créons de la richesse et du développement comme nos confrères.

En Île-de-France, la CGT affirme que « les travailleurs immigrés avec ou sans papiers représentent 40 à 62 pour cent des travailleurs des secteurs de l’aide à domicile, du bâtiment et de l’hôtellerie, de la restauration, du nettoyage, de la sécurité et de l’agroalimentaire.

« Nous exigeons la régularisation automatique de tous les travailleurs. »

Bertrand a déclaré : « Pas de droits, pas de Jeux olympiques, c’est ce que le gouvernement doit comprendre. »

A lire également