Union gentrification

Une nouvelle pièce s’attaque à la gentrification

La pièce emmène le public dans un voyage sur le Grand Union Canal dans l’est de Londres pour raconter une histoire de détresse mentale et d’embourgeoisement

Union, une nouvelle pièce écrite par Max Wilkinson et mise en scène par Wiebke Green, documente l’impact de la gentrification – comment elle supprime les différences et déchire les communautés.

La pièce suit Saskia, un promoteur immobilier, alors qu’elle s’éloigne de la conclusion d’un accord immobilier pour embourgeoiser Park Royal dans l’ouest de Londres. Elle se lance dans une course vers Hackney, à l’est de Londres, le long du Grand Union Canal.

En chemin, elle rencontre des personnes touchées par la gentrification. Il s’agit notamment d’un sans-abri se remémorant des communautés passées et d’une femme âgée dont le gaz a été coupé parce qu’elle ne peut pas payer les factures. Elle rencontre également deux personnes parlant de projets communautaires aux noms douteux, offerts par des développeurs d’entreprise et inabordables pour quiconque.

Pendant qu’elle court, la santé mentale de Saskia se détériore. Elle est déclenchée par la perte récente d’un meilleur ami d’enfance, et son stress n’est qu’aggravé par les appels téléphoniques constants de son patron, Fraser. Fraser, qui exprime son désir de « mettre un Pret sur la lune », n’a rien d’autre en vue que de faire plus de profits.

Le véritable objectif de la gentrification devient de plus en plus clair au fur et à mesure que la pièce progresse. Il est destiné à balayer tous les espaces communautaires ou éléments culturels qui ne correspondent pas parfaitement aux catégories créées par les riches et les entreprises.

La conclusion de cette vision est la ségrégation entre les pauvres et les riches, créant des espaces où seuls les riches sont les bienvenus. Le déplacement de la classe ouvrière de ses foyers est un produit de la rationalité capitaliste.

Au fur et à mesure que Saskia court, la reconnaissance de son rôle dans la gentrification grandit parallèlement à l’aggravation de sa détresse mentale. Son rôle dans son entreprise est de persuader les communautés locales des avantages du développement et elle est censée convaincre les habitants avec des promesses de centres communautaires et de parcs.

Des gestes vides sont utilisés pour s’assurer le soutien de la classe ouvrière – une histoire aussi vieille que le temps. Venant d’un milieu plus pauvre, la motivation de Saskia à « réussir » lui a été inculquée par sa mère.

Cette volonté de réussir dans un monde capitaliste tout en grandissant dans la pauvreté conduit Saskia à avoir des idées contradictoires. Elle a une certaine conscience de classe et se sent solidaire avec les travailleurs, mais est également tirée dans l’autre sens par les patrons.

Les contradictions dans ses idées entre vouloir réussir et grandir dans la pauvreté pèsent lourdement sur elle, et tenter de concilier les deux devient de plus en plus difficile. Il devient évident que la détresse mentale qu’elle éprouve a ses racines profondément ancrées dans le fonctionnement du système. La forme de la pièce est minimaliste, avec une scénographie tout aussi fonctionnelle.

Il s’agit d’un spectacle à trois acteurs. Saskia est jouée par Dominique Tipper, avec Andre Bullock et Sorcha Kennedy jouant tous les autres personnages.

Bullock et Kennedy excellent dans leurs différents rôles, créant des interactions nuancées avec la protagoniste Saskia.

L’écriture est rapide et énergique, le scénario couvrant un éventail de récits et de discussions. L’ensemble principalement minimaliste qui privilégie la fonctionnalité et l’accessibilité va à l’encontre des principes fondamentaux de la gentrification des entreprises.

Pour une pièce intitulée « Union », il y a étonnamment peu de discussion sur l’action collective et organisée.

La solution apportée est un retour aux valeurs communautaires, un appel aux « bons conseillers » pour empêcher les développements fonciers et la protection des zones que les gens aiment. Mais en tant que récit du vide des espaces gentrifiés, de la ségrégation des classes et des consciences contradictoires en temps de crise, Union est un succès.

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