Anti-racists mobilised in Paris last December, marching behind a big blue banner, to illustrate a story about the attacks on migrants Mayotte

La France lance une offensive anti-migrants dans la colonie de Mayotte

L’impérialisme français s’est emparé de Mayotte au XIXe siècle et s’est assuré de s’y accrocher dans les années 1970

Isolé, détesté et sous la pression de l’action ouvrière, le président français Emmanuel Macron a lancé une offensive raciste dégoûtante. Il utilise la possession coloniale de Mayotte dans l’océan Indien pour une campagne anti-migrants.

Lundi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a lancé l’opération de police Wuambushu – « Récupération » en mahorais – en utilisant 1 800 policiers et gendarmes, la police anti-émeute et d’autres forces. L’objectif affiché est de démolir les bidonvilles habités par des sans-papiers. Ils veulent en expulser 10 000, principalement vers Anjouan, une partie des îles indépendantes des Comores, situées à 80 km.

Le journal Le Monde rapporte que dimanche, la veille de l’opération principale, la police s’est déplacée autour du village de Tsoundzou. Ils ont tiré au moins 650 cartouches de gaz lacrymogène, 85 grenades de dispersion des foules et 12 balles réelles avec des pistolets automatiques. Les policiers ont tenté de justifier leur fusillade en expliquant qu’ils avaient tiré dans le sol et « pour faire fuir ».

Les politiciens de Mayotte ont intensifié le racisme. La députée locale Estelle Youssouffa a déclaré: « Les écoles sont saturées car 80% des élèves sont des Comoriens totalement analphabètes ».

Salime Mdéré, vice-président du Conseil départemental de Mayotte, est allé encore plus loin. Il a dit : « Ces voyous, ces délinquants, ces terroristes, à un moment donné, il faudra peut-être en tuer. Je pèse mes mots.

Mardi, un tribunal a temporairement suspendu le nettoyage d’un bidonville par les flics pour des raisons de sécurité. Et les Comores ont refusé d’accepter des déportés. Mais les autorités françaises sont déterminées à poursuivre leurs assauts.

« On va toujours fort » en France, mais le mouvement fait face à de nouveaux défis

Mayotte est une mer de misère à cause du retard imposé par l’impérialisme français qui s’en est emparé au XIXe siècle. Il a été séparé du reste des Comores par un référendum fixe lorsque le reste de l’archipel est devenu indépendant dans les années 1970. C’est le site d’une base militaire française.

Regrettable, pour l’Etat français, cette gueule de bois impériale porte en elle la possibilité que des personnes nées ou y débarquant puissent alors solliciter le droit d’entrer en France. Ainsi, un fourré de lois et de restrictions cherche à repousser les migrants, même au prix de leur noyade alors qu’ils tentent d’atteindre Mayotte.

Le mois dernier, au moins 22 personnes sont mortes après le naufrage de leur bateau alors qu’elles tentaient de rejoindre Mayotte. Il n’y a pas de statistiques sûres sur le nombre de personnes qui ont perdu la vie en tentant de telles traversées. Un rapport du Sénat français publié au début des années 2000 estimait qu’à cette époque, environ 1 000 personnes mouraient chaque année.

Les autorités comoriennes affirment qu’il s’agit du « plus grand cimetière marin du monde ». L’État français affirme avoir expulsé 25 000 personnes de Mayotte rien qu’en 2022. C’est plus qu’ils n’ont été expulsés de France même.

Les antiracistes français descendent dans la rue ce samedi. L’accent est mis sur la nouvelle loi anti-migrants de Darmanin, mais l’ignoble opération de Mayotte fait également partie des raisons de la mobilisation.

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