L’espoir pour le Soudan est en mouvement d’en bas

Les tueries au Soudan causées par des seigneurs de guerre soutenus par l’Occident ne peuvent être surmontées par les forces impérialistes, explique Charlie Kimber

Des manifestants pour le Soudan à Whitehall samedi de la semaine dernière

Les vautours se rassemblent sur les cadavres des gens au Soudan. Les généraux qui ont commencé la bataille pour le pouvoir – Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Dagalo, mieux connu sous le nom de Hemeti – sont les tueurs les plus évidents. Après avoir écrasé les mouvements vers la démocratie par un coup d’État en 2021, ces chefs de guerre militaires sont prêts à déchirer le pays afin de faire avancer leurs propres intérêts étroits.

Ils déclarent des cessez-le-feu puis les rejettent à leur guise. Il y a 10 millions d’habitants dans la capitale Khartoum et ses environs. Depuis plus d’une semaine, ils n’ont ni eau ni électricité. La plupart des hôpitaux de la ville sont fermés et la guerre des généraux avait tué au moins 300 civils au début de cette semaine.

Mais derrière les voyous militaires se trouvent des puissances extérieures qui utilisent les batailles pour construire leur propre influence. La Grande-Bretagne et les États-Unis bloquent depuis longtemps les forces qui poussent à la révolution au Soudan et soutiennent les accords conclus avec les généraux. Le sang dans les rues en est le résultat.

Ils retirent maintenant leurs propres citoyens favoris des combats tout en laissant des dizaines de millions à leur sort. Et les conservateurs refusent d’offrir aux réfugiés du Soudan les mêmes droits qu’ils ont accordés à ceux qui fuient la guerre en Ukraine. Les Émirats arabes unis et la Russie soutiennent Hemeti.

Ils profitent de son contrôle sur les opérations minières aurifères et voient en lui un allié utile. Les Russes veulent une base militaire et un port au Soudan. L’Égypte veut que Burhan gagne pour étendre un ensemble d’États autoritaires nord-africains. Le gouvernement chinois espère qu’en offrant d’être un « pacificateur », il pourra cimenter son rôle impérialiste en Afrique.

L’espoir au Soudan réside dans les réseaux de base, formés au cours de quatre ans et demi de lutte pour un véritable changement. Ils peuvent se présenter comme une alternative aux militaires et à leurs soutiens impérialistes. Dimanche dernier, la coordination des comités de résistance de Khartoum a envoyé un message aux « révolutionnaires des quartiers ».

Il leur a demandé de se préparer à aider les autres résidents. Il leur a notamment été demandé de constituer des « chambres médicales pour faire face à d’éventuelles blessures », de surveiller l’approvisionnement alimentaire et de « porter le slogan #NoToWar ». « Les seuls à perdre de la guerre sont le peuple, alors unissons-nous pour surmonter cela », disait le message.

Alors que les généraux soudanais se disputent, mobilisez-vous indépendamment des factions belligérantes de l’État

De telles structures doivent passer de la coordination de l’aide sociale – aussi cruciale soit-elle – à l’organisation de la société dans son ensemble et à la lutte pour le contrôle politique démocratique. Sauver des vies et empêcher la possibilité d’un effondrement dans une tragédie comme en Syrie, signifie défier le pouvoir de l’État.

Les militants britanniques ont organisé plusieurs manifestations le week-end dernier pour demander la fin des combats. Ils ont également entendu des appels à ouvrir les frontières pour ceux qui tentent d’intensifier le massacre. Les antiracistes et les syndicalistes devraient soutenir de telles revendications pour tous les réfugiés.

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