Les conservateurs pourraient utiliser de nouvelles lois antisyndicales contre les grèves des conducteurs de train
Le syndicat des conducteurs de train Aslef appelle à de nouvelles grèves à partir du 2 décembre
Le syndicat des conducteurs de train Aslef a appelé à davantage de grèves au cours de sa bataille de 18 mois sur les salaires et les conditions de travail.
L’action, qui doit démarrer le 2 décembre, est fragmentée et totalement insuffisante (détails ci-dessous). Mais cela pourrait attirer le premier recours aux nouvelles lois antisyndicales.
Les travailleurs d’Aslef ont organisé jusqu’à présent 14 grèves d’une journée. Et ils ne sont pas d’humeur à reculer. « Nos membres ont pris la parole et nous savons ce qu’ils pensent. Chaque fois qu’ils votent en faveur des grèves, c’est un rejet clair de l’offre faite en avril », a déclaré le secrétaire général d’Aslef, Mick Whelan.
L’offre des patrons comprenait une attaque sauvage contre les conditions de travail et un accord salarial inférieur à l’inflation. Cela aurait entraîné une augmentation des salaires de 4 % antidatée pour 2022 et une augmentation supplémentaire de 4 % pour 2023. Il s’agit d’une réduction des salaires en termes réels – et cela fait suite à l’absence d’augmentation des salaires depuis 2019.
Il est incompréhensible que les patrons cèdent maintenant à ce qui est en réalité une autre journée de grève, bien qu’étalée sur une semaine dans différentes entreprises. L’interdiction des heures supplémentaires constitue une amélioration par rapport aux plans précédents. Mais il ne suffit probablement pas de constater un quelconque mouvement de la part des 16 sociétés d’exploitation ferroviaire impliquées et de leur organisme de coordination Rail Delivery Group.
Les grèves devraient commencer le lendemain de la clôture du vote par le RMT sur la dernière offre. Si, comme le souhaitent les dirigeants du RMT, les travailleurs acceptent ce mauvais accord, franchiront-ils les lignes de piquetage ?
Il est probablement trop tôt pour que les conservateurs utilisent leurs nouvelles lois, mais ce n’est pas impossible. Les ministres ont déjà annoncé que les lois sur le « service minimum » signifieront que pendant les grèves, « l’équivalent de 40 pour cent de l’horaire normal pourra fonctionner normalement ».
Mardi, à la Chambre des Communes, le jeune ministre conservateur Kevin Hollinrake a annoncé les détails de la manière dont il souhaite que les syndicats coopèrent aux briseurs de grève de masse. Dépouillés de leur langage bureaucratique, ils sont :
Les employeurs publient des « avis de travail » indiquant qui ils souhaitent travailler pour atteindre le niveau de 40 pour cent. Les syndicats doivent identifier leurs membres censés travailler.
Les syndicats doivent envoyer « une communication ou un avis individuel à chaque membre identifié dans un avis de travail pour leur conseiller de ne pas faire grève pendant les périodes pendant lesquelles ils sont tenus de travailler, ainsi que pour les encourager à se conformer à l’avis de travail ».
Le syndicat doit demander aux surveillants de piquetage de faire des « efforts raisonnables » pour permettre aux scabs désignés de franchir la ligne.
Les syndicats ne doivent pas faire « autre chose » pour saper les mesures anti-grève.
Celui-ci sera finalement mis en œuvre « selon la procédure prévue à l’article 204 de la loi de 1992 ». Cela permet aux conservateurs de le mettre en œuvre « le jour que le secrétaire d’État peut désigner par arrêté » – quand ils le souhaitent.
C’est une menace mortelle pour les syndicats et le droit de grève. La fédération syndicale TUC a convoqué une conférence d’urgence d’une journée le samedi 9 décembre pour discuter de la réponse à apporter. Il dit : « Un travailleur sur cinq en Grande-Bretagne – soit 5,5 millions de travailleurs – risque de perdre son droit de grève ».
Mais il est inquiétant de constater que, même si le TUC n’a pas annoncé tous les détails, la conférence ne devrait durer que trois heures. Il n’est pas clair si les syndicats pourront soumettre des motions ou s’ils seront limités à débattre d’une déclaration non amendable des dirigeants du TUC.
La conférence doit mettre en œuvre la motion adoptée lors de sa conférence de septembre. Il a déclaré : « Nous n’avons d’autre choix que de susciter une opposition massive aux lois, allant jusqu’à adopter une stratégie de non-respect et de non-coopération pour les rendre irréalisables, y compris une action revendicative. »
Si un employeur utilise les lois, tous les syndicats doivent riposter. Et la conférence du 9 décembre doit organiser des actions décisives, et non de simples paroles en espérant que les travaillistes renverseront les lois.
Le calendrier de la grève
Samedi 2 décembre : LNER et chemin de fer des East Midlands
Dimanche 3 décembre : Avanti West Coast, GTR-Great Northern Thameslink, trains des West Midlands et Chiltern Railways
Mardi 5 décembre : Grande Anglia et C2C
Mercredi 6 décembre : South Western Railway (chauffeurs de ligne principale et de dépôt), SWR Island Line, Southern/Gatwick Express et Southeastern
Jeudi 7 décembre : Great Western Railway et Cross-Country
Vendredi 8 décembre : Trains transpennins et trains du Nord
Retrait des heures supplémentaires : Du vendredi 1er décembre au samedi 9 décembre (toutes les entreprises)