À la recherche du Khalife : fausses bombes, véritable répression
L’État va vouloir accroître ses pouvoirs
La chasse à l’homme de 75 heures contre Daniel Khalife a placé l’État et ses médias en alerte rouge. L’ancien soldat britannique de 21 ans, considéré comme un « suspect de terrorisme », s’est évadé mercredi de la semaine dernière de la prison de Wandsworth, dans le sud de Londres. Les anciens policiers et responsables militaires s’inquiétaient d’un « travail interne » et d’une évasion orchestrée par Khalife et le gouvernement iranien.
Khalife était en prison accusé d’avoir obtenu des informations qui pourraient être utiles à un terroriste. Il aurait également enfreint la loi sur les secrets officiels en rassemblant des informations qui pourraient être utiles à un ennemi, apparemment l’Iran. L’ancien soldat a également été accusé d’avoir posé de fausses bombes – et non de vraies – dans sa caserne militaire, mais a nié toutes les accusations.
Au milieu des histoires sur la volonté de l’attraper, un énorme bruit a été fait sur le fait que ses parents avaient un héritage iranien. Les médias ont affiché son nom complet « Daniel Abed Khalife » dans une tentative islamophobe d’alarmisme. Les flics et les agents antiterroristes ont vanté la menace que représenterait Khalife.
Les conservateurs et les travaillistes ont déjà appelé à « sécuriser » encore davantage les prisons et à les rendre encore plus sévères afin d’assurer la « sécurité » des personnes dans la rue. L’État utilisera l’évasion de Khalife pour investir davantage d’argent dans un système pénitentiaire déjà défaillant et comme prétexte pour accroître ses pouvoirs. Il faut résister aux deux.