A picture of school students barricading Berthelot school in Toulouse, one waves a flag, illustrating a story the strikes in France

Ouvriers et étudiants français défient la répression d’Emmanuel Macron

Le président fait adopter un budget – sans vote parlementaire – qui réduit l’argent de la population et augmente les dépenses militaires

Le gouvernement français bafoue la démocratie et intensifie la répression face aux grèves et aux manifestations. Il a décidé cette semaine de «réquisitionner» davantage de grévistes de la raffinerie dont l’action sur les salaires a provoqué des pénuries généralisées de carburant. Si les travailleurs ignorent l’ordre de retourner au travail, ils risquent six mois de prison.

Faisant preuve de beaucoup de courage et de détermination, les raffineries de Normandie et de Feyzin sont toujours en panne. Mais les dirigeants syndicaux n’ont pas fourni une vague de solidarité avec cette bataille clé. L’intimidation a donc un effet.

Les travailleurs de la raffinerie de La Mède de TotalEnergies et d’un site de stockage à Dunkerque ont voté jeudi pour un retour au travail. La même décision a été prise mercredi à la raffinerie de Donges.

Une journée de grèves et de manifestations mardi a vu plus d’un million de travailleurs faire grève et 300 000 se joindre à plus de 170 manifestations, selon la fédération syndicale CGT. Ils étaient 7 000 à Bordeaux, 10 000 au Havre, 70 000 à Paris.

La police anti-émeute outillée a attaqué des manifestants à Paris. Ils ont frappé des membres de l’équipe d’intendants du GGT dans une rediffusion de la violence déchaînée contre le mouvement des gilets jaunes.

Les transports ont connu les plus grandes grèves. Mais il y a aussi eu des débrayages de certains travailleurs d’Amazon, des aides à domicile du service de soins de l’ADMR, des travailleurs de Nestlé Purina et des décorateurs du théâtre d’Annecy.

Les écoliers ont bloqué au moins 100 lycées en solidarité avec les travailleurs de la raffinerie, contre les attaques contre l’éducation et pour exiger des actions sur les questions environnementales. Au lycée Voltaire de Paris, l’élève Dora a déclaré au journal L’Est Républicain : « Nous sommes ici contre la répression et les attaques policières qui ne font que se multiplier et en soutien à nos professeurs. Elle a ajouté qu’ils sont « en soutien aux travailleurs de la raffinerie ».

À l’école Hélène Boucher à Paris, les élèves scandaient « Plus de profs, moins de keufs » – plus de professeurs, moins de flics.

Presque partout, les flics ont répondu avec brutalité. La police a utilisé des gaz lacrymogènes contre des centaines d’élèves de l’école de la Tourelle, dans le nord de Paris. Et il y a eu des agressions répétées à l’école Joliot-Curie à Nanterre où les flics ont attaqué et arrêté des élèves.

Les flics ont fait une descente dans l’école Évariste-Galois de Beaumont-Sur-Oise avant le jour de la grève après plusieurs jours de révolte.

Et puis mercredi, le président Emmanuel Macron a annoncé qu’il forcerait son budget sans remporter de vote au parlement. « Nous devons doter notre pays d’un budget », a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne aux députés en annonçant l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution française.

En vertu de la clause, une loi peut être adoptée automatiquement à moins que l’opposition n’adopte son propre vote de défiance envers le gouvernement.

Tout comme en Grande-Bretagne, le budget réduira l’argent pour contenir les factures d’énergie et il fournira plus à l’armée. Le Parlement a adopté un amendement visant à augmenter l’impôt sur les dividendes proposé par un membre de la propre coalition de Macron.

La coalition de députés de gauche Nupes a proposé une motion de censure au gouvernement. Mais le RN fasciste ne votera pas pour une motion « de gauche ». Et Nupes, à juste titre, ne soutiendra pas la motion des fascistes. Ainsi, le gouvernement survivra.

Mardi, la mobilisation des grèves et des manifestations était la bienvenue. Mais il était plus petit que beaucoup l’avaient espéré parce que les syndicats ne l’avaient pas construit ou n’avaient pas de plan pour ce qui devait suivre. Néanmoins, Macron se heurtera à une sérieuse résistance s’il fait avancer un programme visant à relever l’âge de la retraite.

A lire également