Mort accidentelle d’un anarchiste – une satire mordante de la police britannique
Une nouvelle adaptation de la critique classique de Dario Fo de l’État italien vise les décès en garde à vue britannique
Le meurtre de Sarah Everard a scandaleusement levé le voile sur la réalité du pouvoir policier en Grande-Bretagne. La nouvelle adaptation de Tom Basden – qui utilise la critique classique de Dario Fo de l’État italien pour parler de la police britannique – est donc particulièrement pertinente.
Il met notamment en lumière les milliers de morts en garde à vue, comme Christopher Alder, où les agents n’ont jamais été tenus pour responsables. Cette première de Sheffield combine joyeusement le même humour mordant et le même amusement avec une satire bouleversante et effrayante du pouvoir institutionnel.
L’original de Fo, qui se déroule à Milan, traite de la mort en garde à vue d’un cheminot anarchiste. Il a été arrêté pour un attentat terroriste en 1969 qui a tué 16 personnes. Selon la police, il est « tombé » d’une fenêtre du quatrième étage. En fait, des années plus tard, il a été confirmé que l’attentat à la bombe avait été perpétré par des fascistes – un rappel opportun après la victoire électorale de l’extrême droite en Italie.
La farce de Fo réussit en étant hilarante sans jamais oublier les événements terribles qu’elle dépeint. Basden et une superbe distribution s’inspirent de l’utilisation par Fo des traditions du théâtre italien, avec des dialogues rapides et un timing comique parfaitement exécutés.
La pièce est centrée sur un acteur-fraudeur, connu sous le nom de The Maniac, qui est amené au siège de la police au moment même où les agents à l’intérieur se préparent à une révision judiciaire. C’est une deuxième enquête sur une enquête sur « l’accident ».
Joué avec brio à une vitesse époustouflante par Daniel Rigby, il se fait passer pour un juge pour duper les officiers dans une reconstitution farfelue de l’incident. Rigby est un croisement entre Eric Morecambe, qu’il a joué auparavant pour être acclamé, et Vic Reeves. Il est convenablement anarchique car il expose la corruption absurde au cœur du système. Comme un inspecteur clownesque, Rigby ne manque jamais un moment de comédie avant une finale explosive mais ouverte.
Il y a un grand soutien de Jordan Metcalfe, jouant gentiment un détective stupidement voyou appelé Daisy, et un surintendant incroyablement crédible en Tony Gardner. Ensuite, il y a Ruby Thomas, la journaliste à double jeu, Howard Ward en tant qu’inspecteur Burton stressé, et Shane David-Joseph en tant que jeune cuivre sombre. Avec une mise en scène simple mais efficace d’Anna Reid, la pièce est impeccablement mise en scène par Daniel Raggett.
Il y a ensuite un appel aux armes à la Fo alors qu’un écran met en évidence les 3 000 morts en garde à vue depuis 1970 et seulement deux poursuites réussies.
- Mort accidentelle d’un anarchiste, Tanya Moiseiwitsch Playhouse, Sheffield, jusqu’au 15 octobre.