Les travailleurs français se préparent à une grande grève nationale sur les retraites
Mais de nombreux militants disent qu’un jour ne suffit pas pour repousser les attaques du président français Emmanuel Macron
Les syndicats en France sont prêts pour une grande grève nationale jeudi de la semaine prochaine contre la tentative du gouvernement de relever l’âge de la retraite. Fait inhabituel, huit fédérations syndicales se sont unies pour appeler à la grève et à la manifestation.
Les arguments sur la façon dont les travailleurs peuvent gagner reflètent les débats en Grande-Bretagne. Les dirigeants syndicaux français vont plus vite et plus loin que la fédération syndicale TUC parce qu’ils subissent davantage la pression d’en bas. Mais leur réponse est encore limitée, et les travailleurs de base font pression pour des grèves de plus en plus violentes.
La Première ministre Elisabeth Borne, du parti du président pro-patron Emmanuel Macron, a annoncé l’assaut prévu plus tôt cette semaine. Macron a tenté une démarche similaire en 2019 mais a été contraint de reculer par des vagues de grèves puis l’arrivée de la pandémie.
Macron et Borne veulent désormais relever l’âge minimum d’accès à la retraite à taux plein de deux ans à 64 ans. Et le percevoir à 64 ans dépendra d’avoir cotisé au système pendant 43 ans. Pourtant, les flics, épuisés par les grévistes en discothèque, les Gilets jaunes et les Noirs, pourront percevoir une retraite à taux plein à 54 ans. Les syndicats soulignent qu’à 64 ans, 29 % des travailleurs les plus pauvres sont déjà morts.
Macron n’a plus la majorité au parlement, il s’est donc entretenu avec les républicains conservateurs traditionnels pour le soutenir. Même s’il les gagne, il peut encore perdre. Il prépare donc divers moyens antidémocratiques pour mettre en œuvre les mesures sans l’approbation complète du Parlement.
Les attentats sont un choix politique. Un rapport de septembre 2022 du Conseil consultatif des pensions, un organisme d’État, a révélé que le système de retraite avait en fait généré des excédents de 800 millions de livres sterling en 2021 et de 2,85 milliards de livres sterling en 2022.
Mais pour Macron, c’est une « réalisation » clé qu’il doit livrer aux patrons, un signal que les travailleurs vont payer pour la flambée de l’inflation et la récession à venir.
Il est crucial que les travailleurs le battent. La grève du 19 janvier sera un début, mais personne ne croit qu’elle brisera l’attaque de Macron. Et les dirigeants syndicaux ne font que de vagues bruits quant à une suite.
Certains militants s’organisent pour plus. Les syndicats représentant les travailleurs du pétrole français ont appelé jeudi à un plan plus sérieux. En plus d’un débrayage le 19 janvier, il y a des appels à une grève de 48 heures à partir du 26 janvier et à une grève de 72 heures à partir du 6 février. Celles-ci incluraient « des arrêts d’installations de raffinage, si nécessaire », a déclaré Eric Sellini, coordinateur national de la fédération syndicale CGT chez le géant de l’énergie TotalEnergies.
Et après le 6 février, on s’orienterait vers une grève générale, renouvelée chaque jour par les assemblées ouvrières.
Il y aura une bataille entre la gauche et la droite pour s’opposer à Macron. En même temps que le parti de gauche Nupes et les syndicats appellent à l’action, le Rassemblement national fasciste de Marine Le Pen l’est aussi.
Elle se fait passer pour l’amie des gens ordinaires et a déclaré que les Français pouvaient compter sur la « détermination totale » de son parti pour bloquer Macron. Si les syndicats faiblissent, les fascistes espèrent profiter de l’amer ressentiment qui s’ensuivra et le retourner contre les réfugiés, les migrants et les musulmans.
Les enjeux élevés soulignent pourquoi les grèves de la semaine prochaine doivent être le début d’une résistance insurrectionnelle et totale.