Images of joyful protesters posing for a picture at a sit in

Le mouvement soudanais maintient des barricades pendant les manœuvres militaires

Les manifestants au Soudan ont célébré l’Aïd le week-end dernier parmi les barricades lors de sit-in dans la capitale Khartoum et Omdurman.

lundi 11 juillet 2022

Les mobilisations se sont poursuivies face à la ruse du putschiste, le général Abdel Fattah al-Burhan. Il a affirmé que l’armée ferait place à un gouvernement civil la semaine dernière et « ne participerait pas » aux pourparlers facilités par les Nations Unies et les organismes gouvernementaux régionaux.

Mukhtar Atif, membre du comité de résistance bahri lors du sit-in au nord de Khartoum, a fustigé les manœuvres de l’armée. « Nous pensons que la déclaration de l’armée n’est qu’un processus politique et un jeu de mots », a-t-il déclaré. « Quand nous disons que nous voulons qu’ils retournent à la caserne, il ne s’agit pas seulement de les faire quitter la politique. »

Mukhtar a déclaré qu’il s’agissait également de « s’assurer qu’ils n’ont pas accès à des richesses qui devraient aller dans les coffres du gouvernement ».

Un autre manifestant du sit-in Bahri, Waad Mohammad, a ajouté : « Nous voulons mettre fin au régime militaire parce que beaucoup de gens souffrent. Depuis leur prise de fonction il y a trois ans, rien n’a changé. Même avec l’armée disant qu’elle se retire des pourparlers, il n’y a pas eu de justice pour les manifestants tués, donc nous n’allons nulle part.

Burhan espère renforcer la position de l’armée par le biais d’un Conseil suprême des forces armées afin qu’il puisse contrôler tout gouvernement qui sortira des pourparlers.

Les comités de résistance, qui organisent les manifestations, sont des structures démocratiques locales qui rassemblent des militants. Mais ils doivent devenir plus que des organes de protestation et devenir la base d’un gouvernement alternatif aux dirigeants soudanais. Et cela doit être lié à davantage de grèves ouvrières.

Les Forces armées soudanaises (SAF) et la célèbre milice des Forces de soutien rapide (RSF) sont des acteurs économiques majeurs du pays. Les affronter – et tout l’appareil d’exploitation et de violence d’État au Soudan – nécessite une lutte pour arracher le pouvoir politique et économique à tous ceux qui sont au sommet.

A lire également