La révolte s’intensifie dans les rues de France

La rage a envahi les rues de France et maintenant les manifestants appellent le président Emmanuel Macron à sortir

La France frappe

La France est en révolte explosive, avec d’énormes grèves et des manifestations de masse qui déchire le gouvernement. Si les militants peuvent gagner la bataille pour plus d’escalade, cela peut être l’ouverture d’une nouvelle révolte de masse comme celle de 1968. Et cela peut résonner à travers le monde comme le moyen de se battre et de gagner.

Il y a eu des barricades et des dizaines d’incendies dans les rues de Paris. Des effigies géantes représentant le gouvernement s’enflamment à Laval et au Mans, et des barrières anti-flics sont incendiées dans les rues de Rennes. Parfois la fureur submerge les policiers, qui sont contraints de battre en retraite.

Des grèves prolongées ou indéfinies ont commencé cette semaine dans davantage de domaines : énergie, éboueurs, transports, ports et quais, et universités. Macron a refusé de faire des compromis malgré huit énormes journées d’action, dont des manifestations qui ont peut-être été les plus importantes de l’histoire de France le 7 mars.

Les dirigeants syndicaux, qui ont attelé les protestations au rythme des manifestations parlementaires, doivent désormais faire face à la réalité.

Ils espéraient, demandaient et imploraient des négociations. Macron leur a craché au visage. Grévistes et étudiants se lancent désormais dans l’action. Un appel à la grève nationale officiel de tous les syndicats prévu pour jeudi de cette semaine devrait voir une grande partie du pays à l’arrêt.

Lundi, le gouvernement du président Emmanuel Macron a survécu aux motions de censure au Parlement, même si 71 % des personnes voulaient qu’elles soient adoptées selon les sondages d’opinion. Mais des millions de personnes ont déjà rendu leur propre verdict : Macron doit partir.

Et l’insurrection est allée bien au-delà de la question initiale de l’augmentation de l’âge de la retraite. C’est maintenant une question de salaire, de démocratie et de gestion du pays. Manifestant à Bordeaux, Frank Masal, professeur de mathématiques au lycée Gustave Eiffel, a déclaré que le régime de Macron avait été dénoncé comme « une forme de dictature ». Un député du parti Renaissance de Macron, Patrick Vignal, est retourné dans sa circonscription du sud de la France le week-end dernier pour trouver une colère bouillante.

« On ne me parle même plus de l’âge de la retraite. Ils disent : « Vous nous méprisez. Vous ne nous écoutez pas », a-t-il dit. Lors d’une manifestation à Saint-Nazaire, Marie-Pierre, récemment retraitée, a déclaré au site Mediapart qu’auparavant « les gouvernements reculaient quand la contestation sociale était forte ».

Mais désormais « il y a un mépris total de la rue. Il y a des millions de personnes mais ça ne change rien. Alors, dit-elle, il est temps « d’aller à la vraie violence pour qu’on nous entende. Macron ne connaît que la violence. Je le regrette car j’ai toujours été pacifiste.

La dernière phase de révolte a commencé jeudi de la semaine dernière après que le président Emmanuel Macron a lancé son attaque contre les retraites sans vote au Parlement. La première ministre de Macron, Elisabeth Borne, a admis qu’il n’y avait pas de majorité pour le changement à l’Assemblée nationale, l’équivalent de la Chambre des communes.

Pour beaucoup, déjà enragés par Macron, la décision de contourner un vote parlementaire a été la goutte d’eau. Les militants ont également appelé à manifester à Lille, Toulouse, Le Mans, Brest, Rouen, Marseille, Strasbourg, Grenoble, Lyon, Lorient, Clermont-Ferrand et d’autres villes.

Dans certains endroits, il y avait des rassemblements déterminés et impressionnants de syndicalistes, dont beaucoup étaient en grève illimitée. Dans d’autres endroits, ils étaient plus sauvages et plus mutins. « Nous faisons renaître les Gilets jaunes », a déclaré un manifestant à Strasbourg, faisant référence au mouvement militant qui a débuté en 2018.

Le seul espoir de Macron, ce sont les dirigeants syndicaux – qui veulent des discussions mais pas pour renverser le système – et la gauche parlementaire qui privilégie les batailles à l’Assemblée nationale. La France montre le potentiel de détruire un président qui a été présenté comme la voix de la raison lors de son élection.

Et l’unité de la lutte ouvrière peut commencer à rétrécir le soutien aux fascistes de Marine Le Pen qui cherchent aussi à profiter de la crise. Les militants doivent combattre non seulement Macron mais les dirigeants des bureaucraties syndicales qui arrêteront le mouvement et conduiront à des défaites.

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